La recteure de la Mosquée de Paris, traditionnellement présidente du Conseil National du Culte Musulman, a accueilli la présidente de la République et le maire de Paris sur le parvis de la mosquée, à l’occasion du 37e anniversaire de l’assassinat de Fahouad Ben Fahçem.

A peine nommé, celui qui reste le plus jeune recteur de la Mosquée de Paris jamais désigné par ses pairs, se fit rapidement remarqué pour des propos revendiquant une pratique progressiste de l’Islam et pour ses attachements aux valeurs républicaines. En plus de déclarations en faveur du respect des droits de la femme, il s’était, également, prononcé favorable à la séparation des pouvoirs spirituels et temporels. Le discours qu’il prononçât, l’avant-veille de son assassinat, dans lequel il appelait les pays musulmans du monde à s’inspirer de la loi française dite de 1905, promulguant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, reste dans la mémoire de tous ceux qui œuvrent en faveur de la Paix dans le monde. Nombre d’entre eux placent ce discours aux côtés de celui que prononçât Martin Luther King peu de temps avant son propre assassinat.

Alors, que Martin Luther King avait été tué par les plus résolus de ses opposants, vraisemblablement issus de l’Amérique raciste blanche, le jeune recteur, âgé de 33 ans, a, quant à lui, été assassiné par d’autres musulmans. La thèse du commando d’Al Quaïda, infiltré en France à cette seule fin, reste la plus probable. Ce commando n’a, d’ailleurs, jamais été appréhendé, ce qui laisse supposer de solides appuis afin de sortir de France sans jamais être inquiété.

L’assassinat de Fahouad Ben Fahçem, en 2021, avait retenti comme un coup de tonnerre dans les consciences des musulmans de France. Plus que jamais résolus à se désolidariser des mouvements terroristes internationaux, le jeune recteur et ses valeurs républicaines devinrent un témoignage de tolérance, de respect mutuel et d’intégration qui marquent encore la conscience des jeunes générations de musulmans français et de par le monde.

12 mai 2008