Donnée (Data), information, connaissance.  La mesure et la compréhension de ces trois niveaux du savoir n’ont jamais autant nécessité une relation intime avec chaque membre de notre société.

Aujourd’hui, alors chacun est à même de trouver n’importe quelle information, il convient aussi d’apprendre à modérer la trouvaille, à l’aune d’une analyse contextuelle pour en faire une connaissance : qui a écrit cela, pourquoi, comment ?

A n’en pas douter, nous sommes entrés de plein pied dans une nouvelle ère d’encyclopédistes au cœur de laquelle n’importe qui peut s’octroyer le titre d’auteur, avec toutes ses variantes possibles. Un bon webmaster fera remonter le ranking de n’importe quel site dans Internet au point de faire apparaître au même niveau de résultat une encyclopédie en ligne privée, collaborative ou plus ou moins obscure. A l’inverse, un site qui reste confidentiel peut « surfer » sur ce manque de visibilité pour revendiquer une authenticité qui dérange et par la même se proclamer victime d’un grand complot…

S’il ne faut pas souhaiter revenir à l’époque où le savoir était détenu par quelques grandes maisons d’éditions, cette situation permettait, en tout cas de « pondérer » l’information collectée et de caractériser le savoir acquis. Le Robert ne proposait pas les mêmes définitions que le Larousse… De même qu’un exposé venant d’une encyclopédie Hattier n’avait pas la même contenance qu’un écrit sur un thème similaire issu de l’Encyclopedia Universalis ou Britanica.

Ces éditeurs semblent, pour le moment avoir perdu la guerre des moteurs de recherche… Sûrement pour d’obscures histoires de picaillons. Alors, qui va… qui peut apprendre aux jeunes générations à analyser les données et les informations pour en faire un savoir intelligent ?

Si on laisse de côté notre cher mammouth qui ne cesse de muter pour tenter de suivre l’évolution galopante de nos sociétés modernes, la réponse pourrait bien être issue des nouvelles formes de cellules familiales. Éclatée et recomposée, endogame (dans les familles recomposées), monogame et parfois polygame, parentale, monoparentale, homoparentale… La famille à mille visages. Une valeur semble surnager : les grands-parents de plus souvent sollicités dans l’éducation des enfants par des parents submergés par leur quotidien.

Les grands-parents d’aujourd’hui, miracle de la culture contemporaine, ont gardé des liens avec les jeunes générations comme jamais cela ne c’était produit au long de l’histoire de l’humanité, peuvent, par leur présence, transmettre cet apprentissage de la modération, de la pondération, de l’analyse et du tri de l’information trouvée brute dans le brouhaha de l’Internet pour en faire une connaissance.

Si on est en passe de voir la ré-émergence de l’humain dans les domaines du savoir – qui s’étaient automatisés à outrance avec la dématérialisation – restera à résoudre le déficit d’expériences haptiques que cette dématérialisation à infusé au sein de cette même humanité, expérience indispensables à l’imprégnation et à l’assimilation du savoir dans le cerveau humain.

Article écrit dans le cadre du Comité d’experts PROSPECT’KID 2014 : le comité de réflexion prospectif de Nova Child (www.novachild.eu)

© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

20 sept. 2014