Flandrin,_Hippolyte_(1805-1864)_-_Jeune_homme_nu_assis.._1855_-_Louvre« QUELLE DIFFERENCE EXISTE-T-IL ENTRE MON VOISIN ET MOI-MÊME ? » C’est une question que l’on peut se poser dans la rue, dans le métro… au travail. Que l’on pourrait reformuler de la sorte : En quoi chacun d’entre nous est encore l’égal de l’autre, au jour où les modifications génétiques et biomécaniques se généralisent au delà du champ de la médecine réparatrice ?

Car, issus de cette médecine bienveillante, sont apparût des produits de consommation, illicites en Europe, qui tendent à créer des distorsions entre chacun et son voisin.

A propos d’handicap, aujourd’hui, l’aveugle voit, le sourd entend, le paralytique marche. Pour ce dernier, la prothèse est souvent visible, mais tend à l’être de moins en moins. En ce qui concerne les deux premiers, l’appareillage à disparut depuis de nombreuses décennies… et mieux encore, il est possible, même étant bien-voyant ou bien entendant de se faire implanter ce genre de prothèses… tout dépendant des sommes que chacun est prêt à mettre sur la table… d’opération.

Alors sommes nous égaux face aux épreuves de la vie quand mon voisin peut mieux voir que moi ? Ou mieux entendre ? Car, une des particularités de ces prothèses est de proposer des capacités qui dépassent de loin celles naturelles de l’homme biologique. Voir en faible luminosité, dans les infra-rouges ou les ultra-violets… entendre des fréquences plus basses ou plus hautes que le spectre de l’oreille humaine… marcher avec moins d’effort, porter plus, plus loin… Toutes interrogations, le quidam se les pose, celui qui ne peut pas s’offrir ou ne veut pas de ces améliorations que les cliniques de la Grande Asie ou des Bahamas proposent à grand renfort de publicité sur les réseaux informatiques.

Combien de temps l’Europe pourra-t-elle tenir sa position anti-prothèse à bénéfice non médical, alors que les distorsions, dans la rue ne fait que croître ? Combien de plaintes pour concurrence déloyale, combien de procès ? Et que dire de la non assistance à personne en danger quand un témoin « amélioré » n’aura pas utilisé ses capacités hors-normes pour sauver une personne en perdition, par peur ou par désintérêt pour ce concitoyen différent, inférieur ?

© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

22 mars 2010