EUROFOOTQuelle annoce a bien pu faire la FIFA pour provoquer tant de vagues dans le petit monde du ballon rond ? Elle ne propose pas moins qu’une révolution planétaire en demandant, de manière ferme,

Coup de tonnerre dans le petit monde du ballon rond : la FIFA veut obliger l’Europe à ne présenter qu’une seule et unique équipe au prochain Mondial de Football ! Scandaleux ! Enfin ! Honteux ! C’est pas trop tôt ! Inadmissible ! Les noms d’oiseaux fusent, mais la FIFA ne semble guère s’en soucier.

Alors que la communauté internationale ne cesse de constater l’émergence de nouveaux états et le risque grandissant de voir de grandes nations, telles que les USA ou la Chine, éclater en de nombreux états à forte composante ethnique (ouïgours, hispaniques…), l’Europe, elle, semble suivre un mouvement d’intégration, à contrario, de ce qui se fait à l’échelle de la planète. Serait-ce qui motive la démarche de la FIFA ?

Sur un plan moins sportif et plus politique, cette injonction met surtout l’Europe face à ses contradictions : l’Europe est-elle une nation ou une communauté de nations ? Si elle n’est qu’une communauté, quand cessera-t-elle de l’être et quoi marquera ce « passage », tout en sachant qu’elle s’est dotée d’une Constitution de plus en plus intégrée en termes d’identité politique européenne ? L’identité européenne se place-t-elle au dessus des identités nationales ?

En revenant sur un plan purement sportif ; en définitive, cette injonction des autorités footballistiques internationales n’est-elle pas une chance ? Cela permettrait de présenter une équipe forte des meilleurs joueurs issus des équipes nationales membres de l’Europe. En tout cas, ce coup de semonce fait au moins une heureuse : la PSA, la Professional Soccer Association, qui voit dans cette annonce un moyen de gagner de l’influence auprès du grand public. Les équipes membres de la PSA, bien que professionnelles et privées, gardent une dimension plus locales et accessibles pour le plus grand nombre. Il suffit qu’un industriel local, une association… une municipalité… paie son inscription à la PSA pour voir s’ouvrir l’accès à ce qui est devenu la troisième manifestation sportive de la planète.

© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

23 nov. 2009