La cinquantaine de clones humains découverts, à partir 2027, dans les murs de trois sectes indépendantes, ont aujourd’hui entre 34 et 37 ans. La découverte de ceux qui n’étaient alors que des enfants avait, à l’époque, permis la mise en application de législations contre le clonage humain. Tous ces individus étaient issus des gènes de divers gourous. Sans vivre cachés, aujourd’hui, ils cherchent à préserver un certain anonymat. La plupart d’entre eux a subi des opérations de chirurgie esthétique afin d’altérer leur apparence, quand la ressemblance avec leur parent était trop flagrante. Quelques-uns se rassemblent pour tenter d’exorciser leurs origines. Ces réunions ont toujours lieu dans la plus grande discrétion. Une poignée d’entre eux se sont rassemblés afin d’attaquer, une nouvelle fois, en justice, les anciens responsables des sectes encore vivants. Ils sont, pour la plupart, toujours incarcérés, suite aux procès datant des années 30-35. Les « enfants des sectes », devenus adultes, revendiquent, désormais, le droit à un nouveau procès, cette fois pour crime contre l’humanité, ce changement de qualification étant indispensable à toute nouvelle procédure. L’annonce de la perspective d’un nouveau procès a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans un monde qui ne sait toujours pas quelle place donner aux clones. Nos sociétés vivent dans le déni total de cette question, bien que, chaque jour qui passe la rende un peu plus flagrante ; malgré l’absence de chiffres officiels, le nombre de naissances illégales issues de clonages ne cesse de croître, sur l’ensemble de la planète. En réponse au groupe attaquant les anciens gourous, un autre groupe de clones s’est constitué. Celui-ci s’engage, en cas de procès, à témoigner en faveur des accusés. Par une telle déclaration, ils espèrent dissuader leurs frères de destin de s’engager dans une procédure qu’ils jugent « contre nature ». « Ce n’est pas avec ce genre de procès que l’on fera avancer la cause des clones, dans le monde » a déclaré le porte-parole de ce groupe informel.

10 mars 2008