Le conflit couve depuis des années aux USA : l’opposition grandissante entre les états hispanophones et l’état fédéral anglophone.

Un nouveau degré de tension vient d’être franchi : c’est une déclaration du porte-parole du gouverneur de Californie, tout juste maladroite au premier abord, qui vient de mettre l’administration américaine sur le qui vive : « Les états américains doivent s’ouvrir à leurs frères du Sud. A cette fin, le MERCOSUR doit devenir un outil d’une intégration efficace au cœur du continent américain ». Il a fallu quelques jours pour que la polémique fasse son chemin, comme le tsunami qui se nourrit aux fonds des abysses pour ressurgir.

Déclarations, rectificatifs, contre-rectificatifs… Le malaise grandit aux USA, comme au sein de l’administration de l’ALENA, la sœur nordiste « ennemie » du MERCOSUR sudiste. Sous l’apparence d’une possible guerre économique entre les deux marchés communs du continent américain, cette déclaration révèle la tentation latine des états américains hispanophones. Grâce, ou à cause, d’une ambiguïté volontaire ou non, tout est né d’une omission. Le porte-parole a dit « the american states must… » (les états américains doivent…). Il aurait dû dire « the states of the USA must… ». Connaissant les opinions sudistes du concerné, les analystes se sont ainsi permis de lui prêter les paroles suivantes : « the southern american states must… » (les états américains du Sud doivent…).

L’administration du MERCOSUR s’est interdit tout commentaire, mais les bruits de couloirs laissent entendre une jubilation contenue. Côté américain, il ne reste que quelques semaines au président des Etats Unis d’Amérique pour préparer un discours sur l’Etat de l’Union plus attendu que jamais.

22 avr. 2007