Quels points communs y a-t-ils entre les navires qui concourent à la Route du Rhum et… le Pendwick de Tabarly ? D’ailleurs, qui se souvient d’Eric Tabarly, navigateur d’exception, disparut en mer au début du siècle ?

Réponses aux deux questions : rien ni personne. Et pourtant, les concurrents qui vont s’élancer cette année pour cette nouvelle édition de célèbre course transatlantique continuent sur la lancée de leurs illustres ou inconnus devanciers : naviguer toujours plus vite et faire tomber les records, années après années. Désormais ils chevauchant des bolides de très haute technologie issus de l’Hydroptère mis au point par Alain Thébault, dans les années 2005-2015.

Les avatars de l’Hydroptère sont devenus, en deux décennies, les nouveaux maîtres des sports nautiques, faisant passer les monocoques ou autres multicoques aux rangs d’ancêtres préhistoriques… Avec des vitesses courantes de l’ordre de 35 à 40 nœuds (de 65 à 75 km/h), il y a bien longtemps que la barrière mythique des trente nœuds a été pulvérisée, les skippers sont devenus des pilotes.

L’informatique embarquée, même si elle reste limitée pour tout ce qui concerne la météo et la stratégie (c’est une volonté des organisateurs de la course qui veulent conserver suspens et intérêt à cette traversée devenue ultra rapide…), a en charge la gestion de ces machines un peu folles qui survolent les mers en équilibristes. Ces navires extrêmement complexes à bâtir et piloter ont gagnés en fiabilité grâce aux nanotechnologies. Elles ont permis la création de matériaux suffisamment résistants et adaptables à la bonne tenue de ces navires. Reste, que’à ce jour, l’intelligence artificielle n’a pas le droit d’être embarquée. C’est toujours au skipper de prendre les décisions de comportement de ses ailes aquatiques, un peu comme pour ses voiles.

4 juin 2007