Au sein de l’union des états américains, les relations entre certains états hispanophones et le gouvernement fédéral connaissent des difficultés croissantes. C’est à la fin du XXe siècle qu’apparurent les prémices des interrogations qui font aujourd’hui frémir l’état fédéral américain : En Californie, comme dans un grand nombre d’états du sud-ouest des USA, la communauté hispanophone était celle qui avait le taux de croissance démographique le plus élevé.

Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 21 états qui sont devenus majoritairement hispanophones. Ces états n’hésitent pas à faire appel à la Cours Suprême des Etats Unis pour demander la reconnaissance de leurs droits constitutionnels face à un état fédéral anglophone. Certains de ces états n’hésitent pas à attaquer le gouvernement fédéral en justice pour violence morale.

Le fond de ces procédures très longues et coûteuses pour le contribuable (les plus grands cabinets d’avocats du pays se jettent dans ces batailles à corps perdus et portefeuilles grands ouverts…) ont pour but avoué de faire reconnaître l’Espagnol comme langue officielle des états plaignants. Mais, « s’arrêteront-ils à cette seule victoire » s’interrogent des observateurs extérieurs ?

Dans le même temps, la communauté noire est tentée de s’engouffrer dans cette brèche qui s’ouvre à elle : là où elle a échoué, au nom de son identité afro-américaine, les hispanophones sont en train de réussir au nom de leur langue.

Tous ces mouvements inquiètent fortement Washington qui voit son pouvoir s’effriter d’année en année, procès après procès. Le président des Etats Unis d’Amérique, très attendu, s’exprimera, dans quelques semaines, dans son traditionnel discours sur l’Etat de l’Union.

4 nov. 2006